Black Lives Matter : un mouvement transnational

Black Lives Matter : un mouvement transnational

Organizer
Audrey Célestine, Nicolas Martin-Breteau (Université de Lille); Charlotte Recoquillon (Institut français de géopolitique, Université Paris 8)
Location
Lille/Paris
Country
France
From - Until
01.04.2022 -
Deadline
01.07.2021
By
Connections Redaktion, Leipzig Research Centre Global Dynamics, Universität Leipzig

Ce dossier a donc pour objectif de réunir des articles qui analysent la transnationalisation de BLM. La défense des vies noires et la lutte contre le racisme anti-noir hors des États-Unis existent avant l’émergence de BLM. La dimension transnationale des mobilisations en faveur des populations noires et racisées s’inscrit donc dans une histoire de longue durée

Black Lives Matter : un mouvement transnational

À partir de 2013, Black Lives Matter (BLM) a émergé comme un mouvement social de grande ampleur dont l’objectif était la dénonciation et le démantèlement du racisme systémique aux États-Unis. Alors que le hashtag #BLM devenait viral sur les réseaux sociaux et dans les médias, une importante coalition politique à la visibilité internationale s’est développée pour dénoncer les violences policières contre les jeunes Africains-Américains et, plus généralement, la persistance du racisme dont sont victimes les personnes noires et les minorités de couleur aux États-Unis (Célestine & Martin-Breteau 2020 ; Recoquillon 2020 ; Taylor 2016).

L’engagement des militant·e·s et des sympathisant·e·s de Black Lives Matter et du Movement for Black Lives (M4BL) ont donné lieu à de nombreuses analyses de la part de commentateurs politiques et de spécialistes de sciences sociales quant à leurs revendications et leurs objectifs politiques, leur identité et leurs motivations personnelles, leurs répertoires et leurs modes d’action, leur influence politique et sociale, etc.

Alors que pendant la présidence de Donald Trump, BLM se trouvait dans un contexte bien plus hostile que sous le second mandat de Barack Obama, les mobilisations de BLM ont pris une nouvelle dimension non seulement aux États-Unis mais également au-delà des frontières du pays, notamment à la suite du meurtre de George Floyd à Minneapolis en mai 2020. Dans les Amériques, en Europe mais aussi en Asie et en Océanie, de nombreuses manifestations de soutien à BLM ont été organisées et suivies en dépit du contexte de pandémie (De Genova 2018 ; Geia 2020 ; Kennedy-MacFoy & Zarkov 2020 ; Zaveri 2020).

Ce dossier a donc pour objectif de réunir des articles qui analysent la transnationalisation de BLM. La défense des vies noires et la lutte contre le racisme anti-noir hors des États-Unis existent avant l’émergence de BLM. La dimension transnationale des mobilisations en faveur des populations noires et racisées s’inscrit donc dans une histoire de longue durée (Niang 2020 ; Smith 2017 ; Hajjat 2014 ; Pregnolato 2017). Néanmoins, le mouvement a dynamisé des mobilisations anciennes au Brésil, au Canada, en Grande-Bretagne ou en France avec le soutien au mouvement initié par la famille d’Adama Traoré (Davis & Traoré). En 2015, BLM a contribué à publiciser un projet de loi menaçant la citoyenneté des populations d’origine haïtienne en République Dominicaine (Baptiste 2015). En octobre 2020, les militant·e·s de Black Lives Matter dans le monde entier ont manifesté leur soutien aux jeunes se révoltant contre les violences policières au Nigeria (Ojedokun et al. 2021) tandis que ces manifestant·e·s reprenaient un des slogans emblématiques de BLM, « Stop killing us ».

La perspective transnationale du dossier entend aborder l’analyse des mouvements inspirés par BLM hors des frontières états-uniennes en tenant compte de la multiplicité de leurs ancrages locaux (Siméant). Ces mobilisations ne sont pas simplement des réactions à l’émotion légitime suscitée par la médiatisation de multiples cas de violences policières contre des personnes noires aux États-Unis. Selon des chronologies différentes, elles s’inscrivent également dans des contextes spécifiques de mobilisations plus anciennes, des configurations de sens et de pratiques qui, grâce au mouvement BLM et/ou aux manifestations de l’été 2020, ont pu trouver un nouveau terrain et un nouveau langage à partir desquels se redéployer. Ainsi, les défis auxquels doivent faire face ces mobilisations peuvent les mener à privilégier des structures, des stratégies, des porte-parole – souvent des femmes dans BLM – différentes ou au contraire similaires à celles du mouvement états-unien.

Autrement dit, pour étudier le caractère transnational de BLM, ce dossier envisage des propositions d’articles abordant un ou plusieurs des thèmes suivants :

- les circulations transnationales du mouvement BLM avec l’étude des réseaux et des échanges politiques, médiatiques et scientifiques entre militant·e·s, sympathisant·e·s ou opposant·e·s situé·e·s aux États-Unis et celles et ceux situé·e·s hors des États-Unis.
- les appropriations locales des revendications politiques, du lexique militant et des méthodes d’action de BLM avec l’étude des façons dont le mouvement est reconfiguré par les acteurs locaux – plutôt que simplement exporté hors des États-Unis ou importé en bloc–, mais aussi l’étude de l’adaptation de BLM au contexte local par les mouvements sociaux préexistants, les partis et les organisations politiques, les syndicats professionnels, les associations étudiantes, etc.
- les répercussions politiques de BLM sur les mobilisations citoyennes, les politiques publiques, les discours médiatiques, les recherches scientifiques, etc. dans le pays, la région ou le groupe social étudié.

Ouverts à l’ensemble des Sciences humaines et sociales (SHS), les contributions à ce numéro seront attentives aux modalités concrètes des circulations, des appropriations et des répercussions des mobilisations liées à BLM, mais aussi aux ruptures et aux continuités historiques et politiques qu’elles impliquent et qui les expliquent. De même, les contributions présentant le rôle des Nouvelles technologies d’information et de communication (NTIC), des réseaux sociaux, notamment dans la diffusion d’images (vidéos de violences policières, de manifestations, œuvres artistiques etc.) et le développement transnational du mouvement, seront étudiées avec attention (Cox 2017 ; Ince et al. 2017 ; Schneider 2017).

Modalités de soumission

Les résumés d’articles (entre 500 et 800 mots) sont à envoyer avant le 1er juillet 2021 à ciresc.redaction@cnrs.fr. Les propositions d’articles (45 000 signes maximum, espaces compris, bibliographie incluse) devront être soumises en français, en anglais, en espagnol ou en portugais, avant le 1er octobre 2021 impérativement. Elles seront accompagnées d’une synthèse de 3 600 signes maximum. La liste complète des recommandations aux auteur·trice·s est disponible ici.

La décision du comité éditorial sera communiquée le 5 novembre 2021. Les articles retenus seront publiés dans la revue Esclavages & post~esclavages en avril 2022.

Contact (announcement)

ciresc.redaction@cnrs.fr

https://journals.openedition.org/slaveries/4127
Editors Information
Published on
30.04.2021
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Temporal Classification
Regional Classification
Additional Informations
Country Event
Language(s) of event
English, French, Portuguese, Spanish
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